
Il y a quelques années, j’ai été sollicité pour coacher un homme en vue de sa libération conditionnelle.
C’est en le rencontrant que j’ai découvert qu’il avait commis des actes pédophiles. Face à lui, je n’ai pas pu aller plus loin. Les visages de mes deux filles, alors petites, flottaient devant mes yeux. J’ai donc présenté mes excuses et mis fin à la collaboration, incapable de dépasser ce choc moral. Cet épisode m’est revenu récemment en suivant le procès de Mazan. J’ai été frappé par les stratégies d’avocats cherchant à défendre des violeurs, non en plaidant pour une justice équitable, mais en tentant de salir et d’humilier la victime, Gisèle Pélicot.
Où est la frontière entre le métier et les valeurs ? Un avocat pourrait dire que sa fonction consiste à défendre tout accusé, quels que soient ses actes, et que c’est là que réside la noblesse de son métier. Mais qu’en est-il des motivations cachées ? Ego, publicité, stratégie d’image, voire les honoraires faramineux ? Certes, même les pires criminels, Klaus Barbie inclus, ont droit à une défense. Mais jusqu’où peut-on aller au nom de cet impératif ?
Peut-être la limite se trouve-t-elle là où la défense d’un individu commence à piétiner la dignité de la victime, en dénaturant ce que devrait être la recherche de justice.
Bravo pour ce billet qui traduit tellement bien bien des agitations en moi
Je m’étais posée la question un temps d’aller vers ces métiers et justement mon incapacité morale à aller vers certains cas m’a fait tourner casaque. Je n’ai toujours pas de réponse pour eux mais assurément le choux de défense actuelle n’est pas le bon.
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Et du coup tu t’es orientée vers un métier encore plus plein de défis et de paradoxes ! 😂
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Ne m’en parle pas ! xD
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