Les romans d’Olivier Norek ont tous un point commun : lorsque vous en lisez les deux premières pages, vous ne pouvez plus les lâcher avant la dernière.

Ancien policier , il a démarré par plusieurs polars très bien documentés et addictifs, installant son talent pour camper des personnages riches et attachants avec une très grande finesse psychologique.

Ayant aussi l’expérience des ONG, il a également décrit avec talent la jungle de Calais (« Entre deux mondes ») et une utopie écologique passionnante (« Impact ») dont les écoterroristes sont les héros inattendus. Mais « les guerriers de l’hiver » est son premier roman historique et comme tout ce qu’il touche, il le transforme en or.

Nous sommes en 1939 en Finlande, petit pays pacifique de 3 millions d’habitants. L’URSS gouvernée par le dictateur paranoïaque et sanguinaire Staline décide d’envahir son petit voisin et d’annexer son territoire. Persuadé que ce sera réglé en 15 jours, il déchaîne la marée humaine de l’Armée Rouge, avec ses tanks, ses mitrailleuses et ses avions… mais il se heurte à la résistance acharnée du peuple de l’hiver, paysans, instituteurs, artisans, qui défendent par -40°, skis aux pieds, leur terre de façon héroïque, intelligente, acharnée, et tiendront en échec contre toute attente les hordes militaires staliniennes, mal préparées, mal dirigées et arrogantes pendant plus de 90 jours.

Cette histoire vous rappelle une actualité récente ? Ce n’est pas une coïncidence. L’histoire bégaie et se répète, tant la bêtise et la cruauté sont des constantes du singe humain. Ce roman très bien documenté honore la figure de Simo Häyhä, jeune sniper prodige et véritable mythe en Finlande. Il exalte le courage, l’amitié, l’espoir et l’héroïsme quotidien de ceux qui n’ont plus rien a perdre. Il ne grandit pas la France de Daladier, qui de lâchetés cyniques en promesses non tenues (envoyer des troupes au sol !), se complaît dans des postures arrogantes et des coups de menton inefficaces. Quand je vous dis que l’histoire bégaie…