
Tous les ans, à la même époque, citrouilles et sorcières envahissent nos rues, nos écoles, nos supermarchés. Halloween, cette tradition étrangère venue d’outre-Atlantique, a réussi l’exploit de s’implanter partout, de devenir incontournable – au point que refuser de jouer le jeu des costumes et des bonbons passerait presque pour une forme de rébellion.
Mais sous ce déguisement festif se cache autre chose : une appropriation culturelle purement commerciale, édulcorée, vidée de sa signification originelle.
Halloween, à l’origine, n’était pas une fête d’automne destinée à booster les ventes de sucreries et de décorations en plastique. C’était Samhain, une célébration celtique du passage entre les mondes, un moment où les vivants rendaient hommage aux morts, une façon de reconnaître la puissance des cycles naturels, du vivant et du défunt. Cette fête avait une véritable résonance spirituelle, une profondeur qui, aujourd’hui, est passée au broyeur de la mondialisation. On a pris des éléments symboliques de cette tradition, on les a transformés, reformatés, mis sous blister dans une version acceptable et prévisible.
Ce qui reste ? Un folklore aseptisé, où l’effrayant n’est plus qu’un costume parmi d’autres, une tradition réduite à une opportunité commerciale. Halloween, tel qu’on le consomme aujourd’hui, n’est plus qu’un produit de marketing globalisé qui vend de la frayeur, du plastique et des hydrates de carbone en pack promo. La citrouille illuminée sur les porches français n’a plus rien à voir avec le feu sacré des anciens Celtes ; elle a été vidée de son sens, reléguée au rang de gadget festif.
C’est là le drame de notre époque : cette capacité à se réapproprier, à banaliser, à neutraliser les symboles culturels en objets de consommation, prêts à être digérés, oubliés, avant de passer au suivant. Et au-delà d’Halloween, n’est-ce pas le symptôme d’une société qui, à force de tout homogénéiser, finit par vider de leur substance les cultures, les racines et les identités ? À quel moment cesse-t-on de célébrer et commence-t-on à consommer ?
Très bel appel, bien entendu ! J’essaie chaque année de rappeler les origines de cette fête et cette année, j’ai eu la chance d’avoir un beau documentaire pour m’aider et présenter d’autres fêtes similaires de par le monde, c’était chouette 🙂
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D’autant que nous avions déjà la Fête des Morts, beaucoup plus spirituelle et moins commerciale !
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On est bien d’accord et avec ses beaux chrysanthèmes ^-^
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