1690€ seulement… Allez, un petit effort pour soutenir la cause !

Tragédie dans les hautes sphères du luxe : Kering, l’empire qui abrite notamment Gucci, a été frappé de plein fouet par la terrible fatalité d’un effondrement des ventes. Alors que l’on imaginait ces temples du bon goût inaccessibles aux crises qui secouent le bas peuple, voici qu’ils doivent eux aussi affronter la réalité cruelle des « incertitudes élevées » sur l’évolution de la demande. Une chute de 30 % en Asie-Pacifique, 15 % en Amérique du Nord… on croirait presque un scénario de film catastrophe. On ne peut même plus compter sur les milliardaires !

Gucci, ce joyau autrefois intouchable, n’a pas su attirer de nouveaux clients dans ses 534 magasins. C’est vrai, pourquoi acheter un sac de la saison quand celui de l’an dernier traîne encore dans le placard à côté des 50 autres ? Sabato de Sarno, le nouveau directeur artistique à what mille dollars arrivé en 2023, et Jean-François Palus, envoyé à Milan armé d’une machette comme un missionnaire en territoire hostile, n’ont pas réussi à relancer la machine à vendre du rêve. Pourtant, ils avaient tout essayé : trois nouvelles lignes de sacs à main, des campagnes de publicité dignes de blockbusters, et toujours ce doux parfum d’exclusivité.

Et quand ça ne marche pas, que fait-on ? On taille dans les coûts ! Mais attention, une « chasse aux coûts » version Gucci, ce n’est pas n’importe quelle chasse : ici, on ne parle pas de réduire les marges ou les dividendes, haha, vous plaisantez cher ami, mais plutôt de fermer quelques boutiques pour ne garder que les meilleurs emplacements, peut-être agrandis. C’est qu’il ne faudrait surtout pas que l’expérience d’achat soit ternie par la moindre réduction de confort pour le client, qui, rappelons-le, doit impérativement se sentir au sommet de l’échelle sociale, même au milieu d’une crise mondiale sans précédent et continuer à faire (métaphoriquement) cuire des merguez sur un volcan.

La directrice financière nous rassure :  les investissements marketing  seront maintenus. Ouf ! Car si les riches du monde entier se détournent de Gucci, c’est vraisemblablement qu’on n’a pas assez frappé fort avec les campagnes publicitaires ? Qui sait, un spot télé avec une célébrité encore plus inaccessible pourrait les convaincre de revenir, paniers pleins et portefeuilles ouverts.

Mais ne nous y trompons pas : ce n’est pas juste une question de ventes. Il s’agit du destin de ceux qui, par la grâce de leurs cartes de crédit illimitées, définissent les tendances du monde. Nous, pauvres mortels, ne pouvons que compatir à ce calvaire moderne. Peut-être pourrions-nous, dans un élan de solidarité, proposer de troquer nos économies contre un bracelet en cuir Gucci, histoire de soutenir cet effort économique. Après tout, eux aussi méritent un peu de compassion, non ?