Jean-Marie Le Pen, 96 ans aux prunes, a été hospitalisé pour des examens. Rien de grave, nous dit-on. Sa fille, Marine Le Pen, empêtrée dans le procès des assistants parlementaires européens, s’est empressée de préciser qu’il s’agissait de « simples analyses » et qu’il n’y avait « aucune raison de s’inquiéter ».

Alors, si tout est sous contrôle, pourquoi France Info juge-t-elle nécessaire de nous rappeler cette information en boucle (« tout va bien, les gars ! ») tous les quarts d’heure dans ses bulletins ? Si ça va bien c’est que ce n’est plus une info, non ?

Face à cette écholalie radiophonique, une hypothèse. France Info ne croit pas aux déclarations lénifiantes de Marine Le Pen et maintient la pression, guettant la moindre évolution, comme si une nécrologie bien saignante se profilait. Sous-entendu, Madame Le Pen nous raconte des histoires mais cela nous donne une bonne histoire à raconter. France Info joue les vautours, rêvant secrètement d’une édition spéciale haletante sur une éventuelle dégradation de son état de santé, la tragédie humaine rejoignant la politique, c’est bon ça, coco !

Le sujet de la question, c’est peut-être là : que devient l’information quand elle tourne en boucle sur des détails sans incidence à la recherche d’un bon storytelling ? Et si, plutôt que de spéculer sur l’état de santé d’un vieil homme, les médias parlaient un peu du fond ? Mais il semblerait qu’en matière de fond, on ait déjà touché celui de la poubelle…