
Bien avant Hippocrate et encore bien avant Grey’s Anatomy, il y avait Dr Quinn, femme médecin, une série antédiluvienne de 1993.
Elle raconte l’histoire d’une femme médecin intrépide au Far West, affrontant maladies, préjugés, et bandits avec une pince à épiler dans une main et une montagne de bons sentiments dans l’autre. Lors de sa première diffusion, j’étais complètement passé à côté. À l’époque, j’étais un acteur économique, à ma glorieuse époque costume-cravate, hair-gel, Rolex, Range Rover (et oui, j’ai eu une Rolex à 30 ans, dois-je considérer que ma vie est totalement réussie ?).
Revoir cette série aujourd’hui, c’est redécouvrir un monde que je n’avais jamais vraiment habité. Dr Quinn, c’est Grey’s Anatomy au Far West. Les personnages ? Ils sont construits avec le même moule. Meredith ? Dr Mike. Derek ? Sully, le rebelle hirsute et trop sexy qui vit dans la forêt. Les intrigues ? Des opérations risquées, des maladies mystérieuses, des gens qui guérissent. Les émotions ? À pleines brassées. Les méchants ? Ils perdent toujours à la fin ou, miracle, se révèlent dans l’adversité de gros gentils avec un cœur d’or caché sous leur carapace rugueuse.
Mais comment diable ces personnages réussissent-ils à s’infiltrer dans nos vies au point qu’on les connaît parfois mieux que notre propre famille ? Pourquoi ces séries, et plus largement ces récits populaires, nous donnent-ils envie de poser nos bagages dans ce village où tout finit (presque) bien ? Pourquoi, surtout, est-ce que je termine chaque épisode en larmes, le nez bouché, comme si j’avais traversé une mini vallée des larmes télévisuelle ?
La réponse réside peut-être dans leur incroyable capacité à nous offrir un monde réparé. Ce petit village de Colorado Springs n’est pas juste un décor : c’est une promesse. Celle d’un monde où l’héroïsme quotidien est récompensé, où les dilemmes moraux trouvent une résolution et où, face aux pires injustices, il y a toujours quelqu’un pour se lever et dire : « Non, pas ici, pas aujourd’hui. » Ces récits nous aspirent parce qu’ils offrent ce qui manque parfois à nos vies : du sens, de l’équité, un soupçon d’espoir, et des personnages suffisamment imparfaits pour qu’on puisse s’y reconnaître.
Mais il y a autre chose. Ces séries appuient, avec une précision chirurgicale, sur les boutons de notre vulnérabilité. Elles nous rappellent que, sous le vernis de nos rôles sociaux, il reste un être humain qui, parfois, a juste besoin de pleurer devant la victoire d’une veuve courageuse ou la guérison miraculeuse d’un enfant. Et si ma sensibilité de midinette s’exprime devant le dixième épisode d’une série où Sully sauve encore le monde, je l’accepte. Parce que ces larmes ne sont pas une faiblesse. Ce sont une preuve que l’on ressent encore quelque chose, dans un monde où l’on nous demande parfois d’être de marbre.
Alors, existe-t-il une thérapie, une petite pilule, pour ne plus fondre en larmes devant chaque épisode de Dr Quinn ? J’espère bien que non. Parce que ces émotions, aussi naïves soient-elles, nous ramènent à l’essentiel. Elles nous rappellent que, sous la Rolex et le Range Rover, il y a toujours un cœur qui bat.
Les beaux sentiments, ça a toujours du succès, tu analyses très bien combien c’est réconfortant.
J’ai raté cette série, trop jeune j’étais à l’époque, mais tu pourrais me donner envie de tester quelques épisodes en bonne fan de Greys que je suis !
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Oui moi non plus les bons sentiments, je n’y résiste pas. On s’est pas mal moqué de mon côté midinette mais maintenant j’assume ! ✊
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Et tu as bien raison 🫶
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