Visite du petit Musée Juif de Chisinau à la recherche de photos du shtetl début du siècle dernier. La bibliothécaire nous présente -en Russe traduit par la patiente et olympienne Irina- les vestiges d’une histoire qui a fait passer la population juive Moldo-Bessarabienne de 267.000 en 1918 à 15.000 aujourd’hui. Puis, toute rayonnante, elle sort du fond d’un rayonnage un livre en Français qu’elle me tend fièrement en me disant en Russe : « nous avons même un livre en français ». Je le feuillette. Il s’agit d’un ouvrage intitulé « la France Juive », d’Edouard Drumont, le plus grand antisémite français que la terre ait jamais porté. On croit rêver. J’explique à la dame ce que sont ce torche-balle et son auteur. Un peu déçue, elle le reprend et le range, sans trop savoir quoi dire. L’enfer est pavé de bonnes intentions, c’est Gaya qui disait ça.